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échappée

Bientôt une année depuis ma dernière note ici, c’est de pire en pire.

Mais qu’y a-t-il à dire quand tout va plutôt bien et que ma productivité est au point mort ? Probablement trop peu de choses.

Il y a bientôt une année, S. me recontactait. Il m’a permis de refermer certaines plaies encore ouvertes, d’explorer cette relation que je souhaitais tant. De me débarrasser de cette sensation d’inachevé et de gâchis qui me prenait à la gorge quand je pensais à lui. Et j’y pensais. Quasi quotidiennement. Maintenant, j’ai un rapport apaisé avec notre histoire, qui suit son cours en douceur. Fini les messages sans réponse au milieu de la nuit, place aux bisous sur le front quand je lui rends service.

Il a 10 mois, je postais une story sur Instagram disant « Sending me music is still the most romantic thing you can do ». Aujourd’hui, j’ai un partenaire qui me fait des playlists lorsque j’ai de la route à faire, qui m’envoie quotidiennement des chansons, qu’il aime, qui lui font penser à moi, qu’il veut me faire découvrir. Et dans 45 jours, je le rejoins à Berlin.

Il y a 24 jours, mon amoureux devenait mon fiancé. On avance ensemble, loin des chemins tout tracés, on essaye, on tâtonne et l’important c’est qu’on le fait en restant soudés.

C’est loin d’être tout, mais c’est ce qui me fait vivre en ce moment. Me sentir entourée de gens qui m’aiment, revoir mon mode de relation, fonctionner différemment et écouter mes envies et besoins. Une chose après l’autre.

félicité

J’ai trop de problèmes de sommeil pour être créative. Pas assez d’énergie. Mais ce n’est pas grave. Je –

fais brûler des bougies, cours avec le chien, m’allonge dans l’herbe pour regarder les étoiles, prends le temps de cuisiner, passe du temps avec les gens que j’aime, bois du thé, re-regarde mes séries préférées, fais des projets, ris, écoute de la musique, prends le van juste pour une nuit en forêt, exprime ce dont j’ai besoin, m’emmitoufle dans un pull chaud et doux les soirs plus frais, danse dans la cuisine, nettoie les blessures du chat, le sermonne, lui fais des câlins, observe les oiseaux, cueille des fleurs, chante, pleure, cours dans le lac, prends le temps, lis, planifie des voyages, apprends à dire non, rêve, passe des soirées sur ma terrasse, relis Ressac, serre Nuage contre moi, teins mes jeans, saute dans les flaques, apprécie les marguerites qui poussent dans mon gazon, vais au cours de yoga, nourris le corbeau, m’offre de magnifiques chaussures, me laisse surprendre, sors les décorations d’automne, me promène main dans la main avec mon amoureux, compte les escargots les jours de pluie, regarde mes plantes grandir, me trouve une coiffeuse merveilleuse, souris sous le soleil, me maquille, m’allonge dans le sauna, teste des recettes, mets mon pyjama pour écouter le bruit de la pluie, fais du thé froid et l’oublie au frigo, le bois quand même, m’assieds au bord de la rivière, réécoute de vieilles chansons, me prélasse dans mon lit, fais des listes, fais des siestes, découvre, explore, espère, change.

Et surtout –

Pour la première fois depuis ma tentative de suicide, je pense que –

Je suis contente d’avoir « raté ». Je suis contente d’être toujours là. De pouvoir vivre ces moments. D’avoir rencontré ces gens.

Rien n’est parfait. Mais je suis à ma place.

Enfin.

ressassement

Juste après avoir annoncé que j’allais me servir de ce blog comme suivi pour mes lectures, j’ai arrêté de lire.

Au lieu de lire dans le bus, je joue à Cozy Grove. Ce qui est totalement OK, c’est simplement que ça me donne l’air moins intellectuelle (et on s’en fout). Je joue, je binge-watch des séries, et j’essaye de calmer les angoisses.

Mon humeur est complètement partie en sucette avec mon changement de contraception, j’ai l’impression d’être vaguement en train de reprendre le dessus. Après plusieurs semaines à dissocier en février à cause de mes troubles du sommeil, il y a eu un vague de mieux qui s’est rapidement cassé la figure. Et je suis fatiguée. Je suis fatiguée de me faire balloter dans tous les sens par des médicaments qu’on me prescrit et qui ne sont pas adaptés.

Mon état me force à ressasser énormément de choses, je pense beaucoup à des gens qui ont disparu dans les méandres de l’Internet alors qu’iels étaient si important·es pour moi à une époque. S, pourquoi n’as-tu jamais achevé l’écriture de ton roman ? P, es-tu seulement encore en vie ? Où êtes-vous ? Ca me semble fou, que ces personnes que j’ai connues en ligne à travers leur blog aient disparu. Elles qui étaient hyperconnectées, qui avaient plusieurs adresses MSN et plusieurs blogs à la fois, comment ont-elles pu ne laisser aucune trace ? Je ne sais pas pourquoi je m’accroche tant à ces souvenirs. Même si je les retrouvais, je leur dirais quoi ? On a plus rien à se dire.

transissement

J’ai envie d’écrire les mêmes choses que celles que j’écrivais il y a une année. L’impression que rien n’est réel. Angoisse permanente. Impression de flotter. Brouhaha constant dans ma tête.

Est-ce que c’est saisonnier ? Est-ce que c’est cyclique ? Est-ce juste un hasard qui veut que cela tombe à la même période qu’en 2023 ? Que dois-je faire ? Qu’ai-je fait l’année dernière pour que ça passe ? Est-ce que c’est passé ou était-ce juste dormant ?

Je n’arrive plus à respirer.

temporisation

J’avais entamé cette note en annonçant que j’avais perdu mon rythme de lecture, mais en listant les ouvrages lus depuis le 15 novembre… 8 livres en 2 mois, ça reste une moyenne tout à fait correcte. Encore une fois, je me juge un peu trop durement.

J’ai lu La Ricarde (sympa, sans +), Jim (prêté par une très chouette collègue), Le Paon (une tuerie), Nuits blanches en Oklahoma (mouais), Douze jours sans toi (que j’ai failli abandonner tellement j’ai détesté), 1910 – Le géant désarçonné et 1923 – Bien le bonjour de la ficelle (qui m’ont beaucoup plu, contrairement à ce à quoi je m’attendais) puis je suis passée à Millenium 1, qui m’a été offert il y a une dizaine d’années et que je n’avais jamais terminé malgré trois tentatives. J’ai très douloureusement passé la première moitié, qui m’a pris près d’un mois, avant d’enfin accrocher et dévorer la fin (enfin presque, il me reste 60 pages à lire dans le bus tout à l’heure). Je ne sais pas ce que je lirai ensuite… J’ai (inconsciemment mais évidemment) laissé les livres qui me demandent un plus grand effort pour la fin.

Ce qui est ennuyeux, dans tout ça, c’est que lire ne m’inspire pas à écrire. Je n’arrive pas à me lancer dans les méandres de Maelström 3, malgré l’envie, malgré les chouettes personnages, malgré la perspective de retrouver mon personnage-chéri, de pouvoir profiter un peu plus de lui… J’ai la triste impression de ne plus être capable d’inventer des choses.

Le début d’année a été un délicieux mélange de dépression saisonnières mêlé à mon SPM et je n’ai pas fait grand chose. Le rebranding de Paréidolie en l’Etrange Boutique devait me remotiver, mais non. J’ai préparé quelques articles, j’espère réussir à faire une release début février. On prend le temps, on ne se stresse pas, on est indulgent et on se rappelle que s’occuper d’un bébé chien, ça prend du temps. J’ai cette tendance à vouloir toujours tout précipiter, tout faire en même temps, tout faire tout de suite et je crois que c’est ma principale source de démotivation. Ne pas réussir à être sur tous les fronts en même temps.

louvoiements

Pour la première fois depuis des mois, j’ai rouvert le Mindmap contenant mes projets. Certains sont terminés, d’autres ont avancé, la plupart ont tout simplement été avortés. Où sont passées l’inspiration, la motivation ? Aux oubliettes.

J’ai l’impression d’être en pilote automatique depuis quelques temps. Trop de douleurs, trop de fatigue, plus aucune envie. Le confort poisseux des états dépressifs. Attendre, laisser la vie continuer son cours, manquer des opportunités, flotter.

J’ai recommencé à lire, récemment, j’imagine que c’est un début de remise en route comme un autre. Toujours ma pile de livres Cousu Mouche. J’ai tant bien que mal terminé La répétition, manifestement le style de l’autrice ne me correspondait pas. Et depuis trois jours, à chaque trajet en bus, je suis happée par Sylvanie. Et je me vois tellement dans l’héroïne, dans ses névroses, que j’en suis effrayée. Me sentir si proche d’un personnage de roman me redonne envie d’écrire. Moi aussi, je veux donner ce frisson.

Est-ce que je suis encore capable d’y arriver ?